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Salem Mihindeou AYENAN
15 janvier 2022

AFRODEMOKRASIA Version française

IMG AFRODEMOKRASIA BY SALEM AYENAN

"AFRODEMOKRASIA" est un concept créé par Salem M. AYENAN, un jeune béninois, Ambassadeur de l'Etat de la Diaspora Africaine. A travers ce concept, il développe quelques orientations utopiques pour un système démocratique selon les valeurs et les réalités Africaines. 

Découvrez son tout premier article sur l'Afrodemokrasia, qui n'est qu'une infirme partie de toute une oeuvre qui sera rendue officiellement disponible au moment opportun.

Le prochain article que vous lirez lui a valu le 6è prix du Concours d'écriture sur les Utopies des systèmes politiques en Afrique, un concours organisé par PLACE FOR AFRICA (Political Laboratory of African Communities in Europe) qui a sélectionné les 10 meilleures productions sur le plan international.

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Depuis leur accession à l’indépendance, les pays Africains continuent de lambiner en matière de développement. La véritable problématique qui justifie cet état de chose réside dans le choix des systèmes politiques appropriés. Les pays africains dans leur majorité ont opté pour le régime de la démocratie à partir des années 1990. Le Bénin est connu pour être l’un des premiers pays à adopter ce système politique. Plus de quatre décennies après, le bilan est désastreux, non seulement pour le cas du Bénin, mais plusieurs autres pays Africains dont la Côte-d’Ivoire, le Togo, le Congo, la Guinée, pour ne citer que ceux-là.

Au regard de tout ceci, il faut oser le dire haut et fort : l’Afrique n’a pas encore défini son propre modèle de démocratie. L’on se pose alors la question de savoir : pour quels systèmes politiques faut-il opter et pour quels desseins ? Nous allons à travers cette réflexion proposer des axes sur lesquels et les gouvernants, et les citoyens devraient se pencher pour une démocratie à l’Africaine, selon les normes et les réalités du continent : d’où le concept Afrodemokrasia, un mot combiné « Afro » pour dire « Africains » et « Demokrasia » qui vient du shwahili et qui signifie « Démocratie ».

De la vulgarisation et du respect des droits humains selon les réalités Africaines

« La démocratie passe inéluctablement par le respect des droits humains » a souligné Miguèle HOUETO, activiste et défenseuse des droits humains, lors de la table ronde des « Utopies des systèmes politiques en Afrique », tenue le 15 Septembre 2021 au Bénin à l’occasion de la Journée Internationale de la Démocratie. S’en tenir à ces propos nous amène à confirmer qu’il faut partir de la vulgarisation des textes et lois de la constitution, afin que chaque citoyen jouisse de ses droits, et qu’il soit à même de saisir les juridictions compétentes lorsque ses droits sont violés.

Nous croyons que les droits humains seraient respectés en Afrique si nos constitutions étaient élaborées selon les normes et cultures africaines; écrites dans les langues locales les plus parlées dans chaque pays; et disponibles en version audio pour les personnes handicapées visuelles.

De la veille citoyenne des peuples africains

Il est vrai que nous élisons pour la plupart des pays africains, des députés pour porter nos voix au sein des Parlements. Mais est-ce suffisant ? La responsabilité des citoyens ne se limite point à ce niveau. Les citoyens africains doivent désormais s’approprier des instruments juridiques à leur disposition pour dire « NON » quand il le faut.

Aussi, doivent-ils être solidaires pour porter d’une même voix la volonté du peuple. Se taire, c’est subir à volonté, et personne ne viendra à votre défense lorsqu’illégalement vos droits sont brimés et que vous encaissez sans dire mot. Ce n’est nullement une incitation à la violence, mais c’est justement l’interprétation du droit à la liberté d’expression.

De l’implication des chefferies traditionnelles pour une gouvernance participative

Les réalités sur le continent Africain ne sont pas les mêmes que celles en Europe ou en Amérique. Pendant longtemps, bien avant la colonisation et ses séquelles, les peuples Africains étaient constitués en royaumes, empires, et étaient gouvernés selon des normes, qui jusqu’aujourd’hui existent dans nos sociétés.

Il serait de bon ton que les chefferies traditionnelles qui sont très écoutées par la majorité des citoyens soient désormais impliquées dans la gouvernance communautaire. C’est une grave erreur de les mettre de côté, car, ce sont les garants de nos terres, nos rites, nos cultures et nos valeurs. Nous en appelons donc à une décolonisation intellectuelle et culturelle pour une démocratie à l’Africaine.

De la création d’une instance judiciaire continentale influente pour recadrer les dirigeants Africains en cas de non-respect du serment

La prestation de serment est un acte traditionnel qui devrait amener les gouvernants africains à respecter leur parole dès leur prise de pouvoir. Le Chef d’Etat ou le Président de la République est avant tout un citoyen lambda, qui est désigné pour diriger le peuple. Malheureusement, nous assistons à des évènements de plus en plus offusquant dans les pays Africains depuis les indépendances : il s’agit bien évidemment de la gourmandise du pouvoir.

Le pouvoir appartient au peuple. Il est donc tout à fait normal que les dirigeants Africains déposent le tablier selon que la constitution le stipule une fois à la fin de l’exercice de leur mandat. C’est ce qui justifie notre proposition de la création d’une instance judiciaire continentale assez influente, dirigée par des juges Africains réputés, qui donnerait sa voix en cas de non-respect du serment. L’Union Africaine et la CEDEAO n’ont malheureusement pas jusqu’à ce jour permis de résoudre cette situation.

De la déconcentration des pouvoirs du Président de la République

Dans la plupart des pays Africains, le Chef de l’Etat a une parcelle de pouvoir qui lui donne une surpuissance et une hégémonie politique. Par exemple, nous pensons que l’armée dans son rôle de préservation de la démocratie devrait être une instance à part entière, qui n’est point contrôlée par les hommes politiques, mais qui défend les intérêts des peuples.

De l’éducation citoyenne et patriotique des peuples africains vers une démocratie participative

Une bonne éducation citoyenne et patriotique est nécessaire pour la construction d’une démocratie participative en Afrique. Il est temps que chaque fille et fils du continent s’engage et participe à la gestion de la cité, peu importe sous quelle forme, que ce soit à travers le militantisme dans les associations, dans les mouvements syndicaux ou dans les Organisations de la Société Civile.

Du bris des barrières pour l’unité des peuples africains

Le projet des Etats-Unis d’Afrique est une utopie qui sera une réalité un beau jour. Travaillons pour le moment à bâtir une nouvelle Afrique fondée sur des idéologies typiquement africaines qui prônent le vivre-ensemble. Un proverbe africain dit que ça n’arrive pas qu’aux autres. Nous devons donc nous serrer les coudes entre pays africains pour le développement de notre cher continent.

 

A l’instar de Marcus Garvey, Cheikh Anta Diop, Aimé Césaire, Achille Mbembe, Valentin Mudimbe et bien d’autres, il est temps de repenser l’Afrique. Nous restons optimistes et convaincus qu’une bonne éducation civique et patriotique; que la vulgarisation des textes et lois de la constitution dans les langues locales africaines; que l’implication des chefferies traditionnelles dans la gouvernance locale; que la création d’une instance judiciaire autonome, indépendante et influente; que la déconcentration des pouvoirs des Chefs d’Etats Africains; que la veille citoyenne; et la culture de la notion de la République conduiront au développement des peuples africains. Nous croyons à l’Afrodemokrasia.

Copyright : salemayenan@2021

 

Lien vers la page de PLACE for AFRICA : https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=482859560119002&id=104059141332381

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